Les feux tricolores (mise à jour 18 sept 2012)

Nés d'un besoin de réguler et sécuriser les flux automobiles et de garder les piétons hors de la chaussée, les feux tricolores induisent un urbanisme dont le pivot est et reste l'automobile, le véhicule motorisé.

Les feux tricolores sont donc des entraves à un urbanisme plus polyvalent et plus équilibré entre les usages !

L'erreur de considérer les feux tricolores comme une "sécurité" pour les piétons est encore très répandue de nos jours. Ils constituent des contraintes, et pas des éléments de sécurité ni des atouts souhaitables pour les éco-quartiers - ni pour aucun autre quartier, d'ailleurs.

Des études montrent que :

 

Pourqui les feux tricolores accroissent-ils l'insécurité

Le père du shared space, Hans Monderman, et l'urbaniste Ben Hamilton-Baillie se prononcent
http://www.hamilton-baillie.co.uk/index.php?do=news&nid=1 (texte et film)

Les feux : avant tout pour les voitures
Les feux rouges ou plus précisément les feux tricolores on été inventés et instaurés à cause de l'insécurité croissante générée par la circulation automobile. C'est dans le but de gérer les voitures entre elles, dans un premier temps, que les feux se sont généralisés.Par conséquent, les feux ne sont pas des dispositifs de sécurité, mais des outils de régulation de trafic des motorisés.

Pas pour protéger les piétons !
On a cru bien faire de mettre des feux pour "protéger" les piétons et vélos contre la voiture, ce qui est en réalité faux. Les feux ne sont pas des moyens de sécurité, mais des outils pour réguler le trafic.

Ils sont en général source d'accidents, justement par la notion de priorité qui leur est attachée. La priorité n'est pas dans le code : même l'ancien article 220, souvent présenté comme établissant la priorité des piétons, ne le dit pas :"Les conducteurs sont tenus de céder le passage aux piétons régulièrement engagés." Les commentaires ultérieurs de ce texte parlent très justement "d'obligations réciproques"(accidentologie des piétons. DF 1992).(Pierre Solviche, Réseau vélo 78. IDSR Yvelines, déc 2005)

La réalité sur le terrain
Les passages piétons avec feux obligent les piétons à les emprunter s'ils sont à moins de 50m. Mise à part l'impossible appréciation de la distance, ce détour est contraire à la mixité des modes voulue par le législateur. La pratique montre que le piéton se retrouve avec un feu rouge permanent, (feu rouge de base) lui ôtant toute liberté de mouvement, toute initiative de bon sens tandis que la voiture est prioritaire en permanence. Traverser au feu rouge alors qu'il n'y a pas de voiture expose le piéton à une amende de 4 €.

Pour que les piétons les respectent le feu de traversée, il est indispensable que l'aménageur... s'il veut vraiment réaliser "une voirie pour tous", règle la séquence du temps d'attente du piéton au minimum, à env. 30 secondes au lieu de maintenir cette attente le plus souvent au maximum autorisé : 120 secondes.

Et on doit mettre à sa disposition du piéton un bouton-poussoir qui marche et qui lui donne le passage presque immédiatement dans les heures creuses.

Quel que soit le piéton , l'expérience montre qu'il n'attend pas plus d'une minute...

Dans les autres pays européens, le nombre des feux est faible (la France est championne d'Europe... tellement on est dans la fausse logique feux = sécurité ! ) et dès qu'un piéton met le pied sur la voie, le conducteur s'arrête et laisse le piéton passer.

Et qu'en est-il du message contradictoire que donne le feu rouge piéton, signifant à la fois "tu ne dois pas t'engager" et "tu dois finir ta traversée".. c'est une source de confusion permanente pour les enfants, mais aussi pour les personnes âgées et les automobilistes.

Et si on renversait les rôles ?
Le feu permanent rouge pour la voiture, passant au vert sur demande expresse de l'automobiliste ?
(© Ben Hamilton-Baillie & Paul Boston)

Qu'en est-il de l'utilité des feux tricolores quand il n'y a pas de voitures en vue ?

Qu'en est-il du sens du feu rouge pour le cycliste qui prévoit un tourne-à-droite? Depuis septembre 2008, un essai est instauré à Bordeaux pour permettre le tourne-à-droite du cycliste au feu rouge (comme c'est courant aux Etats-Unis pour les voitures et les vélos !) Un test similaire est en cours à Strasbourg.

Quant aux piétons, l'expérience prouve qu'au bout d'une minute d'attente pour un feu vert, le piéton traverse même si le feu est au rouge, surtout si la voie est dégagée. Le cycliste a souvent un comportement similaire : le feu rouge est considéré comme une gêne (arrêt et perte d'élan) et le danger semble calculable et évitable. De ce fait, nombreux sont les cyclistes qui grillent les feux rouges... tout comme les voitures ! voir le débat

VeloBuc n'incite en aucune manière à traverser au feu rouge !

L'état actuel du code de la route considère le non respect d'un feu rouge comme une infraction. Voir aussi notre réflexion Pourquoi un cycliste doit s'arrêter au feu rouge

Mais VeloBuc lance une réflexion sur l'utilité des feux tricolores.

Les opposants aux zones 30 et aux apaisements de la vitesse oublient que les flux sont moins continus avec des feux rouges. Or, plus nous aménageons des zones 30, moins nous aurons besoin de feux rouges, et nous obtiendrons

 

Ville sans feux tricolores - espaces partagés
Lire sur le Blog d'Isabelle Lesens un CR et télécharger le document de l'intervention de Jörg Thiemann-Linden (Difu-Institut Allemand d’Urbanisme) intitulée "Des villes sans feux ? Les espaces partagés en Europe" (6-7 février 2010)

Retour à la page d'accueil

Toutes les pages (textes et images) de ce site sont protégées par copyright ©
Aucune reproduction n'est autorisée sans permission. Nous contacter

Ce site est le fruit d'un travail entièrement bénévole depuis 2004.
S
outenez-nous en faisant un don. Même modeste, il nous aidera à rester autonome. Merci !