Publication du 7 Mai
2019
Les EDPM ou engins de déplacement personnel motorisés sont une nouvelle catégorie de véhicules, amenée à être intégrée par la règlementation de ses usages au sein du Code de la Route courant 2019.
On le retrouve également sous l'appellation NVEI nouveaux véhicules électriques individuels. On y retrouve tout de qui est propulsé exclusivement par un moteur. Les trottinettes et gyropodes électriques entrent dans cette appellation. Pas les vélos à assistance qui sont mus par les muscles de l'utilisateur dont les effets sont complétés par une assistance, pas d'effort pas d'assistance.
Une brève
rétrospective :
La trottinette ou patinette date des années 1930, utilisée pour aller faire des petites courses sans pour autant avoir à savoir maitriser une bicyclette. Les années 1930 voient également apparaitre le premier vélo électrique (EMI/Phillips 1930/1938). Les premiers brevets américains ayant été déposés au siècle précédent, dans les années 1890, et quelques prototypes ayant vu le jour en 1895 et 1897. Le VAE réapparaitra fin des années 1970 et dans les années 1980 un nouveau brevet qui sert de base aux vélos actuels est déposé. Il faut attendre les années 1990 pour que des constructeurs principalement japonais produisent des VAE en série. Le marché d'alors est principalement chinois, avec un taux de pénétration de 20 % dans la circulation des deux roues dans certaines villes.
Dans les années 2000 les premiers modèles sont commercialisés en Europe, qui établit les règles du CPA (cycle à pédalage assisté).
Il faut attendre les années 2010 pour assister à la croissance à 2 chiffres des ventes en France.
Donc contrairement à
ce qu'on voit écrit parfois, le VAE est nettement plus ancien que les
gyropodes inventés en 2001 et commercialisé en France à partir de 2013.
(SegWay)
Les ADP ou NVEI, une
anarchie dans l'utilisation et la règlementation :
Le Sénat a saisi le
Premier Ministre en 2016 : https://www.senat.fr/questions/base/2018/qSEQ180304141.html
La réponse montre une
posture européenne totalement inadaptée : pas de prise en compte dans la
législation, comme si ces véhicules n'étaient utilisés que dans l'espace
privé : maison, ou jardin. La réalité est toute autre.
L'augmentation du
nombre d'usagers d'EDPM, et l'absence de règles simples d'usage, sont à
l'origine d'une accidentologie en forte croissance avec des blessures
graves et des décès, et des problèmes financiers dramatiques pour les
auteurs d'accidents non couverts par une assurance.
La Ministre des
Transports annonce un décret à paraître pour que les usages
s'assagissent. Une
plaquette à télécharger explique comment il est prévu de légiférer et
pourquoi.
Les EDPM contribuent
certes à la réduction des émissions des gaz à effet de serre. Ils
permettent d'étendre l'offre de déplacements alternatifs aux
déplacements motorisés utilisant l'énergie fossile
et font partie des
circulations douces.
Là s'arrêtent leur intérêt et là commence la liste des inconvénients. Leurs vitesses de déplacement, leurs caratctéristiques de freinage, l'absence de tests de réception technique après fabrication, l'absence d'espace destiné à leur évolution l'absence de directives sur l'assurance de l'usage et de la responsabilité civile en cas d'accident ont déjà commencé à interpeller les autres usagers, et désormais les pouvoirs publics.
Face aux phénomènes
d'évolution climatique, d'augmentation très sensible de la pollution, de
la sédentarité, et des effets directs et indirects sur la santé de ces
phénomènes, une solution inclusive voudrait qu'on s'engage dans la voie
de l'extension des mobilités actives individuelles et de l'augmentation
des circulations douces collectives. La voiture électrique individuelle,
en autosoliste ou en covoiturage restant un gaspillage d'espace public
au détriment des mobilités actives. Les voitures autonomes sont certes
un challenge, mais qui relève du passé ! Notre challenge global mondial
est de proposer des moyens de déplacements économes des matières
premières destinées à leur fabrication et à la réalisation de leurs
usages de déplacement.
Les EDP ne font pas parties des mobilités actives, qui par définition utilisent partiellement ou totalement l'énergie musculaire de l'usager. Le complément étant donné par la gravitation, ou une assistance électrique asservie au mouvement musculaire (pédelec par exemple). Ils consomment déjà l'espace des piétons et des cyclistes, pour assouvir un besoin de liberté individuelle au détriment de celle des autres : occupation de l'espace des autres usagers et oukase* sur le capital santé collectif.
*Il faut se rappeler
que si l'on paie une cotisation santé, de base et complémentaire, cela
n'affranchit pas de tout faire pour rester en bonne santé ! Le coût
d'une journée d'hospitalisation est supérieur à un mois de salaire au
SMIC et que dès lors, passés quelques jours, le coût des soins
individuels relève de la générosité collective. Dans le cas des soins en
urgence en cas d'accident et de la rééducation motrice et neurologique
on est dans d'autres ordres de grandeur ! On ne peut donc pas, décemment
exiger sa liberté de déplacement et en faire payer les frais aux autres
en les ignorant superbement !
La position de VeloBuc
est d'encourager à investir individuellement dans les mobilités actives,
dont fait partie le vélo à assistance électrique, plutôt que dans la
trottinette électrique ou le gyropde, car l'exercice physique minimal
imposé par le vélo et même le VAE en font un véhicule certes plus
encombrant, mais offrant une gamme de services incomparablement plus
étoffée, et ayant un impact nettement plus positif sur la santé.
VeloBuc oeuvre auprès
de ses interlocuteurs institutionnels pour qu'ils offrent des
cheminements continus et sécurisés pour les mobilités actives.
Piétons et cyclistes sont des usagers vertueux, qui ne polluent pas, qui prennent soin des autres et d'eux mêmes, qui maintiennent la population en meilleure santé, et qui oeuvrent efficacement pour la protection de l'environnement.
La règlementation va
donc vraisemblabelement demander à de nouveaux usagers de partager
l'espace dévolu aux cyclistes avec ou sans assistance. Notre rôle sera
de les accueillir avec bienveillance, en apprenant à cohabiter et à
transmettre notre expérience du partage de la chaussée.
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