source : http://www.fubicy.org/velocite/63/velo_et_enfant.html (sept-oct 2001)

Le vélo et l’enfant

Pas pour certains écoliers chanceux du Danemark, de Belgique ou du Royaume-Uni… Mais en France, dans la plupart des villes, ce n’est pas encore évident de laisser son enfant se rendre à l’école, au judo ou à la piscine à vélo.

Pour que les choses (et les gens !) bougent, la FUBicy incite ses associations locales à mener une action avec une école de leur ville à l’occasion de la prochaine journée “en ville sans ma voiture“ le 22 septembre. Non seulement les enfants aiment se déplacer à vélo – plaisir de tenir en équilibre tout seul, de dépasser les adultes qui marchent... mais en plus le vélo est bon pour les enfants.

Outre la pratique d’une activité physique régulière, se déplacer à vélo est l’occasion de nombreux apprentissages :
- une plus grande autonomie : l’enfant apprend petit à petit à se déplacer seul, à faire attention à ce qui l’entoure, il ne dépend pas de la voiture de ses parents ni d’un transport collectif pour se déplacer
- le sens de l’équilibre et de l’effort régulier : l’enfant doit ménager ses forces pour aller loin
- une découverte de l’environnement urbain : avec le vélo, il est facile de se balader, de s’arrêter pour regarder, de repartir. L’enfant se familiarise avec son cadre de vie, et avec l’histoire, la géographie, les sciences naturelles !
- une initiation à la mécanique et au bricolage : l’enfant apprend à entretenir et à réparer son vélo.

• Paradoxe
Pourtant, la majorité des enfants sont transportés en voiture pour aller sur le lieu de leurs différentes activités, notamment l’école. D’après F. Papon, chercheur à l’INRETS (Institut National de Recherche sur les Transports et la Sécurité), 41 % des écoliers de 6 à 10 ans étaient véhiculés à l’école en voiture en 1994. Ce chiffre n’arrête pas de croître : en 1982 c'était 28% des 6–10 ans qui étaient transportés en auto, quel que soit le motif de déplacement. Raison invoquée par les parents : l’insécurité routière : « il est beaucoup trop dangereux de laisser mon fils aller à l’école à vélo, à cause de la circulation automobile… Je préfère l’emmener en voiture ! ».

• Actions efficaces
Sécuriser l’accès aux écoles par la modération du trafic automobile est fondamental pour que les comportements puissent évoluer. Aux élus et aux techniciens français de prendre modèle sur ce qui se fait ailleurs en Europe, notamment au Danemark (voir photo) ou au Royaume-Uni (avec le programme « Safe routes to school »).
Il existe également la possibilité de se rendre en « convoi cycliste » à l’école. Les Belges ont mis au point avec succès un ramassage scolaire à vélo, qui permet à des enfants de se rendre gaiement à l’école. De petits groupe d’un même quartier se fixent rendez-vous à un endroit précis, ils roulent ensuite accompagnés vers l’école via un itinéraire convenu. Le convoi-vélo offre une sécurité accrue par l’effet de groupe. (voir encadré)
Profitons donc de la journée « en ville sans ma voiture » pour susciter un peu partout en France des actions facilitant l’appropriation du vélo comme mode de déplacement par les enfants !

Sandrine Claudepierre

Extrait de la révue Vélocité n° 63 ( Septembre - Octobre 2001 ) édité par la Fubicy
Contact velocite@fubicy.org