ÉDUCATION ROUTIÈRE
Reprise des cours dans des conditions de trafic réelles
http://www.journaldujura.ch/front_article.cfm?id=184301&kap=bta (juin 2006)

Une heure sur la route pour apprendre à avoir un comportement correct: depuis quelques jours, la police biennoise offre la possibilité aux élèves de 5e de rouler à vélo accompagnés d'un agent.Par Federico Rapini

«Ceux qui m'entendent lèvent la main!» Muni d'une petite radio et d'une oreillette, le groupe de quatre élèves de l'école de la Poste obtempère aux directives de Bernard Deubel. Le policier de l'éducation routière prodigue les derniers conseils avant de s'élancer sur la route: «Ne roulez pas trop près du bord, laissez assez d'espace entre chaque vélo et gardez les mains sur les freins!» Bernard Deubel reste sérieux sans être toutefois trop sévère.

«Ces cours apportent bien plus que les examens cyclistes, note le policier. Grâce à la petite radio, on peut corriger les jeunes au moment même où ils commettent une erreur. Les cyclistes retiennent mieux ainsi!» Daniel, Amélie, Laure et Guillaume vont devoir parcourir le tracé concocté par l'agent. Au menu: giratoires, virages à gauche, feux rouges et autres priorités de droite. Ce cours se déroule dans un cadre scolaire. Malgré cela, tous les participants ont besoin de l'autorisation signée de parents, qui doivent posséder une RC privée et munir leurs enfants d'une assurance accidents.

Le départ est donné à 13 h 45. Par le biais d'un micro, Bernard Deubel dirige ses pupilles et les conseille lors d'hésitations. C'est notamment le cas au giratoire des rues de Mâche et du Moulin. Face au flot de trafic, Laure peine à trouver une brèche où s'engouffrer. «Tu as une chance. Tu peux t'engager», lance calmement Bernard Deubel dans l'écouteur de la cycliste. Cette dernière s'exécute et arrive à bon port, bien qu'un automobiliste indélicat lui ait brûlé la priorité. «Dites donc monsieur, vous auriez dû laisser passer la cycliste», réprimande le policier. Le jeune conducteur repart tout penaud. «La plupart du temps, les automobilistes jouent le jeu, même plus qu'il ne faudrait, constate Bernard Deubel. A la vue d'un groupe d'élèves vêtus en fluo et escortés par un policier, ils cèdent parfois la priorité alors qu'ils ne devraient pas. C'est un peu malheureux.»

Malgré quelques erreurs, les apprentis mettent en pratique tous les enseignements qu'on leur a inculqués tout au long de leur scolarité. «Après ce cours, j'ai moins peur de tourner à gauche», lance Anaïs, l'une des participantes, au moment du bilan. «Je roulais comme un danger public, avoue Daniel. A partir de maintenant, je ferai attention.» Le port du casque, obligatoire uniquement pour le cours, ne fait en revanche pas l'unanimité. «Je ne sais pas si je vais continuer à le porter», sourit Amélie en recoiffant sa longue chevelure. F. R.