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L'édito - Novembre 2004
Le vélo mode de transport à part entière ?


La réponse va de soi : c’est le vélo.
Mieux que la voiture, trop rapide et contrainte dans les flux de circulation, mieux que le bus trop collectif pour une observation personnalisée, le vélo s’adapte au rythme de chacun sur un parcours de quelques kilomètres, là où la marche à pied limiterait forcément le rayon d’observation.
Les acteurs du PDUIF sont de plus en plus nombreux à faire le choix du vélo pour une visite de terrain. Une trentaine de responsables locaux se sont ainsi inscrits à la « rando-vélo » organisée fin septembre dans les Hauts de Seine pour une visite, in situ, d’aménagements d’axes.
Le vélo, à bien y regarder, c’est le mode de transport idéal en zone urbaine : sur de courtes distances de 1 à 3 kilomètres, parfois plus, sans risque d’encombrement, en toute liberté de mouvement, sans inquiétude pour le stationnement. Une sacoche ou un sac à dos,  une pèlerine pour les jours de pluie, un siège pour enfant en font un transport adapté à bien des trajets.
Pourtant, l’enquête globale transport démontre que si tout le monde aime le vélo bien peu de franciliens considèrent qu’il s’agit d’une mode de transport véritable. Le vélo représente moins de 1% de l’ensemble des déplacements effectués quotidiennement par les Franciliens.
Or, l’enquête transport le démontre également, la portée moyenne d’un déplacement est d’environ 5 kilomètres. C’est une distance qu’un cycliste ordinaire, sans entraînement particulier, peut parcourir en quelques minutes. Souvent en moins de temps qu’il n’en met dans sa voiture au milieu des embouteillages et surtout en prenant en compte le temps de recherche d’un stationnement. Les moyennes sont parfois trompeuses : plus de la moitié de nos déplacements quotidiens font moins de deux kilomètres. Pour aller à la poste, acheter son journal ou retirer de l’argent au distributeur est-ce que le vélo ne serait pas mieux adapté ?
Sans se transformer en intégristes des circulations douces, et sans imposer au francilien moyen des parcours ultra sportifs de plus de dix kilomètres, les acteurs du PDU doivent prendre conscience de l’intérêt du vélo dans les transports urbains : non-polluant, il est très respectueux de l’espace public, il est peu dangereux pour autrui, et ne demande souvent que des aménagements peu onéreux.
Multimodal
Le vélo, par essence, est un mode de transport multimodal. Il se combine à tous les autres, et tout particulièrement aux transports collectifs. De chez soi à la gare ou à la station de métro et retour il contribue à individualiser les déplacements. Encore faut-il qu’il ait sa place, dans les transports où à coté, sur un parking adaptés. Des exemples de relais-vélo à proximité de stations de RER ont été décrits sur le site « puidf.org » ils apportent à l’usager du vélo un service complet de gardiennage, de maintenance, de réparation et même de location.
Promouvoir le vélo c’est malgré tout effectuer un vrai choix de société. Pour créer une piste cyclable il faut souvent accepter de sacrifier un peu de la sacro-sainte voie routière ou des stationnements disponibles pour les voitures. Pour y parvenir il faut faire preuve de persuasion : un vélo qui roule dans les rues franciliennes, c’est presque toujours une voiture en moins sur la chaussée déjà encombrée, une place de stationnement gagnée sur l’espace public ! Or, force est de constater que trop peu d’usagers des deux roues sont encore présents sur la voie publique. Trop de pistes cyclables restent désertes, comme autant d’invitation au stationnement sauvage. Promouvoir le vélo suppose aussi une réflexion globale et à long terme.
Le vélo trouve bien difficilement sa place dans la ville : les stationnements sécurisés sont encore trop rares, les offres multimodales restent limitées. La sécurité est un impératif absolu et les enquêtes démontrent que la peur de l’accident est particulièrement dissuasive.
Rien n’est facile et la bonne volonté ne suffit pas toujours. Pour développer le vélo en ville, c’est une vision globale qu’il faut apporter quand, jusqu’à présent, les réponses ont trop souvent été morcelées.
Rendez-vous fin septembre dans les Hauts de Seine pour une visite à vélo : du début jusqu’à la fin du parcours les acteurs du PDU verront comment intégrer la préoccupation du cycliste dans son ensemble et comment transformer le vélo en un mode de transport à part entière. L’échange entre tous permettra, on l’espère, de démontrer que lorsque des projets constructifs sont mis en oeuvre, ils favorisent l’usage de la bicyclette et c’est toujours au bénéfice de tous.